Je suis quelque peu choqué par le caractère tardif de cette proposition de loi, qui, au mieux, sera applicable en 2017 : nous aurons donc connu cinq années de majorité de gauche sans aucune réglementation, à part, comme vous l'avez indiqué dans votre propre rapport, des voeux pieux. Nos concitoyens découvrent d'ailleurs qu'après cinq ans d'une majorité de gauche, le patron de Renault continue de percevoir des rémunérations pharaoniques.
Comme vous, je suis choqué par le niveau de rétributions qui dépassent l'entendement. Toutefois, à l'instar de M. Liebgott, je me demande s'il n'y a pas en France plus de footballeurs milliardaires que de patrons du CAC 40, mais, comme par hasard, c'est sur ces patrons que vous insistez, alors que nous devrions pouvoir nous interroger au sujet des professions libérales.
À mes yeux, cette proposition de loi ne pourra que manquer sa cible parce qu'elle est prisonnière de vos propres contradictions : vous détestez le capitalisme familial que vous taxez de toutes parts ; par là, vous favorisez le capitalisme financier. Or la rémunération de ces patrons n'est que la conséquence des pratiques du capitalisme financier que, d'une certaine manière, vous encouragez au détriment du capitalisme familial.