Intervention de André Gattolin

Réunion du 17 mai 2016 à 18h00
Commission des affaires européennes

André Gattolin :

Je n'ai pas la même culture politique que Louis Nègre mais nos idées convergent. L'inanité du discours européen des politiques français est étonnante. Seul le Front national se fait entendre à Bruxelles. Ce matin, le Président de la République a déclaré que si les Britanniques quittaient l'Union européenne, la France et l'Allemagne prendraient de grandes initiatives – mais lesquelles ? Cessons les politiques de réaction à des crises. J'en veux pour exemple l'échec du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) à créer des emplois.

Le premier discours européen d'un homme politique en France sur l'Europe, depuis longtemps, c'est celui d'Emmanuel Macron au Collège d'Europe à Bruges, le mois dernier. Il faut attendre d'être face à la crise pour commencer à penser l'Europe… C'est extrêmement grave.

L'Europe se délite face au sentiment national car elle n'offre aucune souveraineté au citoyen européen. Personne ne propose rien. La France va concevoir une riposte à l'éventuelle sortie de l'Union du Royaume-Uni. J'aurais préféré que deux ou trois grands pays – la France, l'Allemagne et l'Italie – proposent une vision de l'Europe qui continue à avancer, sans les Britanniques. Leur apport au budget européen est nul et l'intérêt de la concentration d'une partie de la finance mondiale à Londres est discutable.

Il faut parler clair. J'ai hâte qu'on évoque une vision. Depuis trois ans, je propose que les parlements nationaux et le Parlement européen aient un pouvoir d'initiative législative conjoint, sans conflit de légitimité.

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