Intervention de Thierry Mariani

Réunion du 18 mai 2016 à 9h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Mariani :

Monsieur le secrétaire général, Jean-Paul Bacquet vient de dire que vous aviez une vision mondiale. Je vous poserai trois questions, dont deux concernent des zones géographiques dont on a peu parlé – même si je ne conteste pas la priorité qui est donnée à l'Afrique.

Premièrement, comment voyez-vous votre action en Asie ? Je pense notamment aux anciens pays de l'Indochine – Laos, Vietnam et Cambodge. Je suis allé récemment à la rencontre des équipes de l'AFD au Cambodge, et j'ai noté des points très positifs malgré les moyens qui leur sont accordés. En effet, si les engagements sont passés de 70 à 120 millions, les moyens de ces équipes, si remarquables soient-elles, restent très faibles, d'autant plus qu'elles sont face à des concurrents qui sont de plus en plus présents. Et on m'a très clairement dit que, faute de moyens humains, on n'avait pas le temps de s'occuper de projets en dessous de 10 millions, même s'ils pouvaient être intéressants.

Je pense aussi à un pays où l'on a payé le prix du sang, l'Afghanistan. Notre ambassadeur m'a déclaré qu'en raison de la faiblesse de nos actions bilatérales, nous disparaissions complètement dans l'aide multilatérale. En outre, la France est désormais quasiment absente de tous les comités qui prennent des décisions, à 5, à 6, à 7, sur les programmes en Afghanistan.

Enfin, quid d'une coopération éventuelle avec la Banque asiatique d'investissement, qui est maintenant un acteur qui pèse ?

Ma deuxième question porte sur une autre zone, le Pacifique, soit douze États, dont huit dont on parle peu : des micro-États qui sont les premiers impactés par le réchauffement climatique et la remontée des eaux. Nous y sommes extrêmement peu présents. Quelle action envisagez-vous donc de mener pour rendre lisible l'action de la France auprès de ces huit États ?

Troisièmement, je me déplace chaque semaine et je suis consterné de voir que très souvent, dans le cadre des coopérations décentralisées, l'argent se trouve dispersé et gaspillé. Parfois, une seule personne représente telle ou telle région ! L'avantage d'avoir procédé à un regroupement à treize des régions, c'est que l'on peut désormais espérer avoir un peu plus de poids.

Pensez-vous avoir, au moins, une action d'impulsion pour rendre plus efficaces ces actions qui ont tendance à partir dans tous les sens ? L'argent des contribuables est gaspillé, et nous avons très peu de lisibilité sur ce qui se fait.

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