Si je ne réponds pas maintenant à certaines de vos questions, je le ferai ultérieurement par écrit, ou dans le cadre d'échanges personnels.
Monsieur Bacquet, il se trouve que j'ai d'abord une formation de littéraire. Donc, je crois aux mots, je sais leur pouvoir et j'entends ce que vous dites. Je remarque d'ailleurs en lisant les documents sur l'aide au développement une certaine tendance à utiliser des termes incompréhensibles. Donc, je pense qu'il y a tout un travail à faire, qui est lié aux remarques que beaucoup d'entre vous ont faites sur la valorisation, l'explication et la pédagogie de l'aide au développement et de notre place dans le monde. On peut essayer de dire les choses plus clairement et plus nettement, et je souhaiterais m'y employer.
Pour moi, la politique de développement est une politique publique, un élément de dialogue qui s'inscrit dans notre politique étrangère, notre politique économique et notre politique de de défense. C'est un des éléments du puzzle avec lequel le Gouvernement comme la représentation nationale doivent agir dans le monde. Ce n'est pas un isolat et quand j'ai dit « plus partenariale », c'est à cela que je pensais, au-delà même des institutions avec lesquelles l'Agence doit coopérer.
Ensuite, vous êtes nombreux à avoir évoqué le rapprochement AFDCaisse des dépôts. Mon rapport évoquait les deux volets de cette question qui m'est chère. Je précise que vos collègues sénateurs Fabienne Keller et Yvon Colin au Sénat l'ont abordée dans leur rapport de façon intéressante.
Premier volet : renforcer financièrement l'AFD et la rapprocher de la CDC en lui donnant un ancrage en France beaucoup plus fort qu'elle ne pourra jamais en avoir par ses simples moyens.
Les premières propositions que j'avais faites dans mon rapport sur ce point ont été totalement validées, comme j'ai essayé de vous dire dans mon propos initial. On va effectivement doubler dès cette année – pas en 2020 – puis quadrupler les fonds propres de l'AFD. C'est un vrai effort financier. Le Gouvernement va renoncer à des créances et les transformer en fonds propres « durs », ce qui permettra de donner de l'air et de faciliter l'atteinte des ratios prudentiels.