Je suis député et maire d'une ville de 26 000 habitants, Cavaillon, et je suis confronté à cette problématique depuis 2008. J'ai remodelé le centre-ville, j'ai fait des travaux, j'ai essayé de faire rêver pour attirer des gens en centre-ville, j'ai fait plus de parkings, j'ai lutté contre l'extension d'un hypermarché Auchan. Je rappelle que le Vaucluse est le département qui compte le plus grand nombre d'hypermarchés au mètre carré. J'ai lutté contre l'installation d'un Hyper U et j'ai gagné deux fois devant la Commission nationale d'aménagement commercial (CNAC).
Vous parlez de dialogue entre tous les acteurs. Mais comment faire comprendre aux commerçants qu'ils doivent, eux aussi, agir ? Il y a, à Cavaillon, une association de commerçants, qui ne compte que 40 adhérents sur un peu plus de 300 commerçants. J'ai organisé une réunion avec des commerçants pour établir un agenda en vue de travaux à réaliser dans un quartier. Quatre d'entre eux seulement, sur vingt, sont venus…
À Cavaillon, la fermeture hebdomadaire a été fixée au mardi. Certains ferment le lundi, tandis que d'autres ferment le mardi ou le mercredi. Comment, dans ces conditions, avoir une offre globale homogène ? De plus, les commerçants ferment à midi pile ! Voilà la réalité.
Aujourd'hui, beaucoup de commerçants n'arrivent pas à vivre de leur travail et rejettent la faute sur les autres. Il est épuisant de travailler en faveur des centres-villes. On a l'impression de parler dans le vide. Comment faire acquérir la notion de « service clients » aux commerçants ?
En dehors des grands discours, comment fédérer davantage les commerçants du centre-ville ? Comment les faire évoluer vers de nouvelles dynamiques, en termes de marketing ou de commerce en ligne ? Comment faire en sorte qu'ils arrêtent de se plaindre et qu'ils prennent leur destinée en main ?