Monsieur le président, ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique. À l’heure où s’ouvre à Paris le Salon Innorobo, événement robotique international, et alors que la France, dans ce domaine, occupe une place de choix, nous aimerions savoir comment le Gouvernement accompagne cette évolution inéluctable.
Grâce aux robots, les tâches pénibles ont diminué, les coûts de production ont chuté en quelques années – le prix d’une voiture a été divisé par deux, et ce tout en en améliorant la sécurité et le confort. Et ce n’est pas fini, la robotisation devrait encore s’accélérer.
Une étude de l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économiques, estime que 9 % des emplois sont automatisables, dans l’industrie comme dans les services. Mais l’OCDE nous dit aussi que la robotisation, dans les années à venir, entraînera la perte de millions d’emplois.
Comment concilier l’emploi et la compétitivité de nos entreprises ? Avec le chômage de masse que nous connaissons, c’est une première préoccupation, sans oublier les conséquences de la robotisation que sont la diminution de l’assiette des salaires, donc des recettes sociales. Cette perte supplémentaire de recettes pénalisera notre couverture sociale, affaiblira nos retraites et notre sécurité sociale.
Monsieur le ministre, n’est-il pas urgent, pour préserver l’emploi et pérenniser notre système social, d’envisager une fiscalité spécifique sur les robots ou les produits issus de leur fabrication ? Plus que jamais, comme l’écrivait Jean de la Fontaine, né à Château-Thierry, dans la fable Le renard et le bouc, « En toute chose il faut considérer la fin ». Pour nous, la finalité doit être l’emploi et notre protection sociale.