Intervention de Franck Reynier

Séance en hémicycle du 24 mai 2016 à 15h00
Questions sur la politique agricole du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFranck Reynier :

Monsieur le ministre, mon collègue François Rochebloine souhaitait vous interroger : je vais vous poser sa question.

Lors de ma précédente intervention, je vous interpellais sur la crise de l’arboriculture, causée en grande partie par la concurrence espagnole mais aussi par des décisions publiques parfois incompréhensibles, à l’image de l’interdiction récente de l’insecticide au diméthoate, qui était utilisé pour protéger les cerises d’un nouveau fléau : la drosophile Suzukii, aussi appelée « moucheron asiatique ».

L’interdiction de ce produit, à quelques jours de la récolte, a laissé les producteurs dans une inquiétude profonde.

Comme cela s’est passé pour les néonicotinoïdes, le Gouvernement est semble-t-il allé trop vite et n’a pas mesuré les conséquences dramatiques de ses annonces sur les arboriculteurs.

Avec de telles décisions, notre pays ne cesse de créer des distorsions de concurrence insoutenables au niveau européen.

Au groupe de l’Union des démocrates et indépendants, nous ne sommes pas opposés à une interdiction, à terme, de ces produits. Pour autant, nous pensons que la transition doit être préparée.

En effet, avant d’interdire toute substance, il faut être certain qu’il existe des alternatives aussi efficaces et surtout moins nuisibles.

Ce n’est aujourd’hui pas le cas pour le diméthoate. Si des alternatives dites « douces » sont connues, comme les pièges englués ou les macérations d’ail diluées, pulvérisées sur la production tardive, elles ne représentent absolument pas une garantie à 100 %.

Vous avez demandé à la Commission européenne l’interdiction immédiate du diméthoate dans toute l’Union européenne. Une nouvelle fois, Bruxelles est resté sourd à vos demandes, laissant présager des prix de vente astronomiques pour nos cerises françaises.

Vous avez donc pris un arrêté suspendant l’importation de cerises provenant de pays utilisant du diméthoate. Pour rappel, la France importe actuellement un cinquième de sa consommation.

Tout d’abord, monsieur le ministre, quels pays utilisent encore ce produit ? Et une telle décision signifie-t-elle que nous ne retrouverons aucune cerise de ces pays sur nos étals ?

Ensuite, vous vous êtes engagés à indemniser les dommages causés par la drosophile Suzukii : pouvez-vous nous éclairer sur les moyens financiers alloués ? Et à long terme, avez-vous des pistes pour aider nos producteurs à combattre ce moucheron ?

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