Monsieur le ministre, vous avez peut-être lu comme moi ce titre dans la presse agricole : « Aides PAC : situation calamiteuse ». Derrière cette phrase choc, il y a malheureusement une réalité inédite : les cafouillages à répétition de l’administration chargée de verser les aides publiques finissent par accroître les difficultés des agriculteurs. C’est le monde à l’envers !
Malgré les annonces que vous nous avez faites, vos services sont toujours dans l’incapacité de solder les aides européennes pour 2015.
Quant aux aides destinées à soutenir les contrats environnementaux et la production bio, elles sont tout bonnement repoussées à la fin de l’année 2016, soit un retard de plus d’un an. Pour un ministre qui veut promouvoir l’agroécologie, voilà qui fait vraiment désordre !
Rappelons quand même que, lorsqu’il est question de leurs obligations fiscales, sociales ou encore de leurs engagements bancaires, les paysans doivent payer rubis sur l’ongle à la date prévue.
La dérive administrative a des effets dévastateurs sur l’équilibre économique des fermes et sur le moral des agriculteurs. Une ferme française sur sept est à la limite du dépôt de bilan et cette situation risque de donner le coup de grâce à bon nombre d’entre elles. À présent, j’entends même dire que des associations d’agriculteurs se forment pour engager des actions de groupe contre l’État. On croit rêver.