Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 24 mai 2016 à 15h00
Questions sur la politique agricole du gouvernement

Stéphane le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement :

Nous avons souvent eu l’occasion de discuter de ces sujets, cher Thierry Benoit. Le premier point, c’est que nous devons faire évoluer la loi de modernisation de l’économie adoptée sous la précédente législature pour éviter ce qui se passe aujourd’hui, à savoir des psychodrames annuels à la veille du Salon de l’agriculture, avec des pressions insensées, et cela dans une phase de déflation dont nous devons tous prendre la mesure. Je l’ai dit aux grands distributeurs : dans une phase de déflation, on ne peut plus espérer gagner des parts de marché en faisant baisser les prix. Ce n’est plus vrai : en période de baisse des prix, les consommateurs savent que les prix risquent de baisser ; ce n’est donc pas cela qui les fera acheter davantage.

Nous devons donc modifier la LME, comme s’y est engagé le Président de la République. Dans le débat qui s’est engagé, nous avons plusieurs propositions à faire. La première consiste à introduire une pluriannualité dans les négociations commerciales. Arrêtons ces négociations annuelles qui mettent une pression et de la volatilité sur les producteurs ! Ensuite, et j’attends que le débat parlementaire nous permette d’affiner le dispositif, il faut faire en sorte que ce qui est la conséquence de la négociation commerciale entre l’industriel et la grande distribution soit clairement indiqué dans cette négociation en termes de prix au producteur. Aujourd’hui, rien ne fait le lien dans la négociation, dans les fameux box : quand il y a une négociation entre la grande distribution et les industriels, la première dit « cela s’est bien passé » et les seconds « on est écrabouillés » – mais derrière, c’est sur le producteur qu’on va peser. Où est l’information pour le producteur ? Elle n’est pas là. Nous voulons changer cela – c’est un engagement important. Faut-il la faire figurer dans les conditions générales de vente, ou dans les modalités finales de la négociation ? Ce sera l’objet de notre débat, et je compte sur les parlementaires pour faire avancer les choses.

Voilà donc ce qui doit changer : nous voulons rendre pluriannuelles les négociations commerciales et faire figurer dans la loi l’obligation de donner le résultat en termes de prix à la production à l’issue de la négociation commerciale. Cela devrait changer beaucoup de choses. Prenons l’exemple de l’interprofession laitière ; aujourd’hui, elle n’est pas capable de discuter, car elle refuse de discuter de prix. Cela figurera dans la loi, il n’y aura donc plus lieu de s’inquiéter et l’on pourra gérer les choses de manière plus collective.

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