Intervention de Jean Lassalle

Réunion du 24 mai 2016 à 13h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Je souhaiterais intervenir sur la dernière partie du projet d'avis qui vient d'être présentée et pour lequel la rapporteure générale nous a fait part de ses interrogations. Effectivement, les grands journaux ont manifesté leur étonnement face à l'annulation de crédits destinés à la recherche. Cet étonnement est vraiment justifié. Depuis quelques mois et années, on met en exergue la nécessité de privilégier la recherche et l'enseignement supérieur. Or là, on nous propose de supprimer 256 millions d'euros de crédits destinés à des organismes de recherche tels que le CNRS, l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) ou le CEA, qui ont une notoriété internationale et dont l'activité est essentielle. Et cela interviendrait alors même que l'Allemagne a augmenté ses crédits de recherche et de développement de 75 % au cours des dix dernières années et que les États-Unis ont annoncé vouloir doubler leurs efforts de recherche dans le domaine de l'énergie, au moment aussi où une multitude de start-up se développent au Brésil, qui est devenu un modèle pour les activités de recherche et d'innovation. Ne sommes-nous pas dans ce domaine face à un risque de décrochage de l'économie française par rapport à celle des principaux pays concurrents ? Le CEA et le CNRS sont classés, dans une récente analyse de Thomson Reuters, parmi les dix organismes publics de recherche les plus innovants au monde ! Cette politique ne risque-t-elle pas de décourager encore plus les jeunes Français, qui ont déjà tendance à partir vers l'étranger ? Je considère, pour ma part, que le départ de ces jeunes a encore plus de conséquences négatives pour notre économie que celui des « exilés fiscaux ».

De nombreux Français ne peuvent supporter que le budget de la recherche et de l'enseignement supérieur soit ainsi réduit, notamment pour des activités qui portent sur l'énergie, le climat ou la santé ! Je pense donc que la rapporteure générale a raison : il faut faire pression sur le Gouvernement, car cette annulation de crédits serait un mauvais signal pour notre pays et pour nos jeunes.

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