Merci beaucoup, monsieur l'ambassadeur, d'avoir restitué avec autant de clarté l'extrême complexité de ces discussions, sachant que le groupe de travail sur les questions politiques, qui est certes le plus important des quatre, ne traite qu'une partie de l'application des accords de Minsk.
Nous sommes tous à la recherche des éléments qui peuvent aider à débloquer la situation. Du côté ukrainien, j'avais senti, lors de ma visite à Kiev à l'automne, une réelle volonté du gouvernement de faire voter la réforme constitutionnelle en deuxième lecture, malgré les grandes difficultés à prévoir pour atteindre la majorité qualifiée. Je suis revenue beaucoup moins optimiste de mon dernier déplacement : le vote de la réforme en première lecture a été un traumatisme politique majeur, et les Ukrainiens nous disent qu'ils n'arriveront pas à franchir l'étape de la deuxième lecture à brève échéance ; ils attendent des gestes de la part de la Russie : respect du cessez-le-feu, libre circulation des observateurs de l'OSCE, échange de prisonniers, libération de Mme Nadia Savtchenko. Du côté russe, on estime que les Ukrainiens n'ont pas tenu leurs engagements, ce qui est exact. Néanmoins, d'après le ministre des affaires étrangères, qui s'est rendu à Moscou le 1er avril, les Russes seraient prêts à faire preuve de bonne volonté sur les points que je viens de citer.