Intervention de Michèle Delaunay

Réunion du 18 mai 2016 à 18h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Delaunay :

Je voudrais vous dire le plaisir que nous avons de vous accueillir, à la fois parce que vous êtes pressenti pour diriger cette grande agence de santé publique dont nous sommes très fiers, après en avoir assuré la préfiguration, et en raison de votre parcours personnel que je crois être en parfaite adéquation avec cette fonction. Vous l'avez dit vous-même, la santé publique fait partie de votre ADN. Vous en avez fait l'expérience à trois étages : celui de l'action collective, dans le cadre de la Société française de santé publique ; celui de la politique, puisque vous avez participé au cabinet de M. Bernard Kouchner avant de diriger l'Institut national de veille sanitaire ; celui de la médecine, enfin, puisque vous consultez encore. J'espère que vous continuerez à avoir le temps de pratiquer cette activité, même si cela vous est difficile.

Nous nous réjouissons grandement de la création de cette grande agence de santé publique qui, comme vous l'avez souligné, nous mettra à hauteur internationale et que vous voulez construire sur le modèle des grandes agences anglo-saxonnes de santé publique. Jamais la santé publique n'a eu plus d'importance. La médecine pastorienne a basculé de la médecine lésionnelle ou microbienne qu'elle représentait vers une prédominance de la médecine comportementale visant à résoudre des problèmes de santé sociale et de santé publique. Jamais les élus et les responsables décisionnaires n'ont eu davantage besoin de mener une politique qui soit fondée sur des certitudes scientifiques et sur des données épidémiologiques fortes. On ne peut pas décider des crédits à apporter pour traiter de l'autisme, par exemple, si l'on ne sait pas combien il y a d'autistes dans ce pays. Je suis persuadée que vous concevez cette grande agence de santé publique comme réunissant à la fois les actions de santé – l'exécution de ce qui est décidé –, la recherche et l'épidémiologie. C'est pour moi un tournant important.

Qu'apportera concrètement cette fusion par rapport aux agences antérieures, en plus d'une simplification et d'une meilleure coordination du dispositif ?

Le tabac est en train de devenir une maladie sociale, une maladie de la pauvreté. La plupart des députés arrêtent de fumer aujourd'hui. Ce sont les chômeurs et les personnes vulnérables qui fument le plus. Or, ce sont ces personnes que nous savons le moins toucher par nos politiques et nos campagnes de prévention. Qu'en pensez-vous ?

Je vous remercie d'ores et déjà de votre action. Votre notoriété vous a précédé et mon souhait est qu'elle ne fasse que s'amplifier.

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