Intervention de François Bourdillon

Réunion du 18 mai 2016 à 18h15
Commission des affaires sociales

François Bourdillon :

Je vous remercie de mentionner ce comité dont j'ai oublié de parler dans ma présentation et auquel j'ai pourtant porté beaucoup d'attention. Comme l'a souligné Mme Michèle Delaunay, j'ai participé à la rédaction de la loi relative aux droits des malades. Je suis donc très sensible à la question de la démocratie en santé. Les agences dont j'ai eu l'honneur de préfigurer la transformation en Agence nationale de santé publique sont très scientifiques et très peu ouvertes sur la société et aux questions de santé publique les plus controversées – qu'il s'agisse de la vaccination, des perturbateurs endocriniens, des radiofréquences ou de la maladie de Lyme. Dans le cadre de notre programmation, nous souhaitons accorder la priorité au « fardeau des maladies » qui tient compte à la fois du poids, de la fréquence et de la gravité des maladies et de nos capacités à les prévenir et à les éviter. D'autres enjeux sont néanmoins également importants : l'aspect politique, d'une part – vous devez pouvoir promouvoir des priorités par le biais du ministère de la santé – mais aussi la vision citoyenne, d'autre part. C'est pourquoi nous avons institué un comité d'ouverture et de dialogue, réunissant des personnalités représentatives de l'ensemble de la société civile – patients, consommateurs et familles. Par ailleurs, nous sommes soucieux, sur chaque thème, de disposer de comités d'interface pour pouvoir être en résonance avec les attentes du public. Nous ne pouvons aujourd'hui dans le domaine de la santé publique nous draper uniquement dans la science en disant : « circulez, il n'y a rien à voir ». On le voit notamment sur la question des vaccinations, merveilleux outil de prévention primaire qui suscite cependant de la défiance. C'est afin de redonner confiance en elles que ce comité a été créé. C'est une première dans le système des agences, en laquelle nous fondons beaucoup d'espoir. Nous apprendrons en marchant, espérant pouvoir favoriser la démocratie en santé. Nous voulons que l'Agence nationale de santé publique soit au service de l'état de santé des populations mais aussi au service des populations mêmes.

Quant à la composition du conseil d'administration de l'agence, elle est très classique. L'État, et en particulier notre ministère de tutelle, y est majoritaire. Ce conseil d'administration présente néanmoins une particularité concernant l'ÉPRUS : pour des questions de défense nationale et afin de garantir le secret de notre sécurité intérieure, nous avons la possibilité de réunir un conseil d'administration restreint. Cela nous permet notamment d'évoquer les stocks stratégiques auparavant gérés par l'ÉPRUS et désormais, par Santé publique France.

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