M. Beffa, vous avez cité quatre réussites industrielles. Selon l'OCDE, le nombre d'heures travaillées par habitant, toutes activités confondues, est de 850 heures au Japon, 2 193 en Corée, 684 en Allemagne et 616 en France ; cet indicateur renseigne sur le volume de travail disponible pour nourrir, soigner, éduquer chaque habitant. Faites-vous un lien entre ces chiffres et la réussite industrielle ?
Vous avez très peu évoqué les questions de compétitivité. Pourtant, depuis 30 à 40 ans, les pays du nord de l'Europe perdent leurs industries : le textile, la chaussure, le cuir, le verre – et de grandes interrogations pèsent désormais sur l'automobile. Les gouvernements successifs ne cessent de se creuser les méninges pour trouver des moyens de rendre nos entreprises industrielles plus compétitives. Faut-il faire peser la fiscalité sur la production industrielle ou l'orienter vers une autre assiette, comme la consommation ou la CSG ?
Je suis favorable à votre projet de taxer les plus-values à court terme, c'est-à-dire l'argent facile résultant de la spéculation, et de favoriser les investissements dans l'innovation.
Vous avez l'un et l'autre insisté sur la nécessité de réformer la gouvernance des entreprises et de renouer le dialogue social, en créant un climat de confiance entre le monde des salariés, celui des décideurs et le pouvoir politique. Il faut en effet réconcilier les Français avec le monde de l'entreprise et son management. Pensez-vous qu'il faille faire une distinction entre la gestion des grands groupes et celle des PME-PMI ?
Quelle vision doit avoir l'Europe en matière industrielle ? Pourrait-elle contracter un emprunt afin de mener une politique industrielle à l'échelle européenne ?