Intervention de Laura Vautrin

Réunion du 10 mai 2016 à 16h45
Commission des affaires européennes

Laura Vautrin :

J'ai vingt-six ans. J'ai effectué un service volontaire européen (SVE) en Italie qui n'a duré que six mois sur les neuf initialement prévus, et je suis ravie de pouvoir vous expliquer pourquoi.

Après mon stage en fin de licence, je ne savais pas trop quoi faire. Je ne voulais pas passer par le master, mais j'avais envie de partir à l'étranger avec mon sac à dos, visiter le monde. Financièrement cet objectif était difficilement réalisable. Je me suis donc renseignée au Point information jeunesse où il m'a été conseillé de me tourner vers l'association Contrôle-Z, une structure d'envoi en service volontaire européen.

L'organisation de ce départ m'a pris un an, entre l'envoi de CV, de lettres de motivation dans la langue d'autres pays, l'organisation de discussions sur Skype dans un anglais peu maîtrisé… Finalement, je suis partie en mars 2014, en Italie, près de Venise, pour travailler dans une association auprès de personnes handicapées. Une fois sur place, j'ai vite déchanté, car je me suis retrouvée à faire un travail à la chaîne – ce que font les travailleurs sociaux en Italie –, alors que mon contrat signé avec l'association d'accueil stipulait que je devais organiser des projets dans le domaine culturel, ce qui correspondait à mes études à la fac.

J'ai dû me battre pour faire comprendre à mes interlocuteurs qu'il n'était pas normal que je fasse ce travail. Cela a été compliqué, car il est difficile de s'exprimer dans la langue d'un pays étranger où l'on est isolé. Je logeais en colocation avec une Polonaise, une Hongroise et une Espagnole avec lesquelles les échanges se faisaient principalement en anglais ; je devais parler au président de l'association, qui ne savait même pas qui j'étais, en italien… J'ai aussi envoyé une lettre à la Commission européenne : j'ignore si mon courrier a eu un impact, mais en tout cas, l'association ne prend plus de volontaires.

Malgré tout, cela a été une magnifique expérience, qui m'a permis de rencontrer de très nombreuses personnes – je retrouverai d'ailleurs mes anciennes colocataires dans une semaine, en Italie. C'est une expérience de vie qui mérite d'être vécue, une source d'épanouissement. Et je n'aurais pas eu l'occasion de m'exprimer devant vous sans ce voyage, d'autant que j'étais auparavant assez timide.

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