Intervention de Jean-Patrick Gille

Réunion du 10 mai 2016 à 16h45
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Patrick Gille :

Je rappelle que la Garantie jeunes en est encore au stade de l'expérimentation. Elle fera l'objet d'une évaluation officielle avant l'automne prochain, qui confirmera sans doute le sentiment positif dont font d'ores et déjà état les personnes concernées sur le terrain. Ces résultats positifs justifient la volonté de renforcer ce dispositif au plus vite. Pour ce qui est des moyens dont disposent les missions locales pour l'accompagnement du dispositif, certaines missions ont effectivement renoncé à postuler parce qu'elles ne disposaient pas du financement nécessaire. Ces structures de nature associative vivent de subventions publiques et ne disposent donc que d'une trésorerie de trois ou quatre mois, qui ne leur permet pas d'effectuer les investissements nécessaires à l'accompagnement de la Garantie jeunes, notamment en termes de locaux et de personnels. La loi « El Khomri » prévoit la généralisation du dispositif sur l'ensemble du territoire au 1er janvier 2017, ce qui fait que les missions locales n'auront plus à postuler ; je souhaite rappeler que j'ai moi-même déposé un amendement visant à garantir que les missions locales soient chargées de la mise en oeuvre de la Garantie jeunes.

Par ailleurs, s'il est prévu que les missions locales touchent 1 600 euros pour chaque jeune suivi, il n'est pas certain que ce financement soit suffisant. La grande avancée de la Garantie jeunes est la période initiale de prise en charge du projet de chaque jeune dans un cadre collectif, qui constitue une innovation pertinente. Auparavant, les missions locales accompagnaient les jeunes dans le cadre du dispositif de l'ANI jeunes, qui coûtait 1 500 euros par jeune, alors même qu'il ne comportait pas cette phase de prise en charge collective.

La lourdeur administrative reste préoccupante, surtout au moment où le dispositif, encore en phase expérimentale, doit s'articuler avec les crédits européens. Il faut surtout éviter que cette lourdeur ne vienne réfréner l'enthousiasme des jeunes concernés ainsi que la motivation des équipes chargées de les accompagner.

Pour conclure, la dimension européenne des dispositifs s'adressant aux jeunes me paraît primordiale : j'y vois un axe de développement incontournable.

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