Je vais essayer de vous apporter une réponse spécifique, même si le rapport n'a pas été décliné territoire par territoire, car notre souci était de présenter des solutions globales. Ceci étant nous avons quelquefois mis le projecteur sur telle ou telle situation particulière.
A La Réunion, si l'on calcule les investissements nécessaires au dimensionnement des réseaux en fonction des consommations habituelles des habitants, on arrive effectivement à un montant élevé d'investissement. Mais le niveau de consommation est une anomalie : on alimente à travers le réseau de distribution d'eau potable des usages qui ne sont pas économes. Une étude réalisée sur le secteur de Saint-Pierre a montré à quel point la maîtrise des consommations permettait de diminuer les besoins en investissements. Quand on manipule des chiffres globaux d'investissements nécessaires, on mélange très souvent l'accessoire et l'essentiel, et on aboutit à un constat d'impossibilité collective. Nous avons adopté la logique inverse : si on arrive, en cinq ans, à doubler le montant actuel des investissements, cela représente déjà un effort considérable au regard des capacités des maîtrises d'ouvrage. Quand il s'agit de restructurer un réseau en milieu urbain, d'ouvrir les chaussées, cela prend du temps, c'est compliqué. Donner des chiffrages en centaines de millions d'euros, cela n'a pas de sens, car il y a une totale incapacité collective à entretenir un rythme d'investissement correspondant. Il faut plutôt définir des priorités, se demander comment intensifier les efforts, et au fur et à mesure les volumes d'investissement accompagnent.
Aujourd'hui, dans le cadre des règles actuellement en vigueur, les crédits n'arrivent pas à suivre. Des dossiers sont présentés, mais ils ne s'exécutent pas, ou pas assez. La Réunion fait un peu exception historique à cet égard, ce qui lui permet de bénéficier des crédits laissés disponibles par les autres bénéficiaires potentiels en fin de programme.