En Tunisie, il y a des cellules dormantes mais pas de camps de djihadistes. Il en existe en Libye, près de la frontière tunisienne, tel celui de Sabrata qui a été l'objet récemment d'une attaque des forces aériennes américaines. Ces camps servent non seulement à l'entraînement militaire mais aussi à la formation au recrutement de jeunes gens que Daech veut impliquer dans des opérations terroristes.
La gravité de la situation du secteur du tourisme nous incite à repenser entièrement notre politique touristique, qu'il s'agisse des services, de l'image de la Tunisie ou de la sécurité. Pour tenter de ramener vers nous les personnes réticentes, nous nous attachons à rappeler que le risque zéro n'existe nulle part. La campagne de promotion que nous avons lancée en Russie a commencé de porter ses fruits et nous avons reçu des groupes russes. Nous agissons aussi en direction des Asiatiques, qui reviennent progressivement ; les Japonais sont très réticents mais nous sommes confiants dans nos capacités de développement de la clientèle chinoise. Le retour des touristes français a commencé, mais à un rythme très faible. Nous nous efforçons de les convaincre par diverses actions de marketing direct, par une concertation avec les agents de voyage et en négociant avec les grands groupes de voyagistes pour les convaincre de programmer à nouveau la Tunisie au nombre de leurs destinations privilégiées. Nous avons également signé une convention avec les agents de voyage qui sont en contact avec les Franco-Tunisiens et les Franco-Maghrébins pour les inciter à aller passer leurs vacances en Tunisie. Nous tendons ainsi à remédier au manque à gagner actuel.
Nous en viendrons ensuite à un tourisme diversifié offrant des produits nouveaux, tel le tourisme culturel. La Tunisie compte de très nombreux sites archéologiques, pour l'instant ignorés des voyagistes ; nous sommes en train de les adapter à notre nouvelle vision du tourisme. Nous comptons aussi organiser davantage de galas ainsi que des circuits des musées, développer la thalassothérapie et impliquer dans le marketing des personnalités connues pour promouvoir les faces cachées de la Tunisie, car le tourisme balnéaire a montré ses limites. Dans le cadre de la coopération décentralisée, nous sollicitons les régions françaises pour qu'elles nous aident à former des Tunisiens à ces divers types de tourisme.