Pour ce qui est de l'orbite basse, située entre 400 et 1 000 kilomètres d'altitude, je considère que le système GRAVES est l'outil adapté à nos missions. En revanche, nous manquons aujourd'hui des capteurs permanents afin de nous permettre d'assurer la surveillance de l'orbite géostationnaire, à 36 000 kilomètres d'altitude : ainsi le déplacement inhabituel du satellite russe nous a-t-il été signalé à la suite d'observations réalisées par les Américains. Cela dit, nous avons vérifié, au moyen de l'un de nos télescopes, les données qui nous avaient été fournies initialement, qui se sont révélées exactes.
Tous les satellites en orbite géostationnaire sont placés au niveau de l'équateur. En quelques mois, le satellite russe de télécommunication dont je vous parle a effectué des déplacements importants, se positionnant au-dessus de l'océan Indien, puis au milieu de l'Atlantique. Au sujet de son comportement inhabituel, plusieurs hypothèses ont été formulées.
La première hypothèse est qu'il a pu servir de satellite relais pour des observations réalisées par d'autres engins russes. Il faut savoir que les Russes ont revu la conception de leur système satellitaire d'observation, et que leurs engins sont désormais capables d'effectuer des prises de vue et de les transmettre vers un satellite relais, qui les renvoie à son tour aux centres de commandement en Russie. Il y a d'autres hypothèses en cours d'étude actuellement.
Enfin, il est intéressant de relever qu'à chaque fois que le satellite russe est arrivé à proximité d'un satellite occidental – qu'il soit américain, français ou britannique –, il a ralenti son mouvement, comme s'il procédait à des observations. La dernière hypothèse consiste donc à penser que ce satellite pourrait être utilisé pour une mission de renseignement portant sur les satellites d'autres pays. Enfin, il n'est pas exclu que la réalité soit une combinaison de plusieurs hypothèses.