Intervention de Lionel Tardy

Réunion du 18 juillet 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLionel Tardy :

Toute relance de la politique industrielle exige de réfléchir au coût du travail, au niveau de notre monnaie, mais aussi à la réciprocité qui doit prévaloir dans les échanges. Or, en ce domaine, l'Union européenne fait preuve de naïveté et il n'existe pas aujourd'hui d'instruments adaptés permettant de faire face à des cas exceptionnels ou lorsqu'un intérêt stratégique est en jeu, comme dans le cas des terres rares. Les mécanismes de décision en Europe sont beaucoup trop bureaucratiques et beaucoup trop longs, par rapport notamment aux États-Unis ou à la Chine. Nous ne savons pas réagir en temps réel.

La relance de la politique industrielle passe aussi par des évolutions dans la formation de nos jeunes, lesquels ne s'orientent plus vers les métiers manuels. On manque ainsi cruellement de main-d'oeuvre dans l'industrie en Haute-Savoie. Il faut dire qu'on fait tout pour les démotiver et qu'on n'incite guère non plus les chefs d'entreprise à recourir à l'alternance. Ainsi la réglementation interdit qu'un jeune de moins de 18 ans puisse travailler sur des machines dites dangereuses, monter sur un escalier d'une certaine hauteur dans le bâtiment, ou qu'un jeune apprenti charpentier monte sur un toit ! Nul ne veut endosser la responsabilité et lorsqu'un chef d'entreprise l'accepte finalement, l'inspection du travail le rappelle à la loi. J'espère que la nouvelle majorité trouvera une solution à ce problème de la formation des jeunes.

Pour le reste, la croissance ne se décrète pas. Ce sont les acteurs économiques qui conduiront le redressement du pays. Il appartient seulement au législateur de créer un environnement administratif et fiscal propice au développement des entreprises. Quel est votre sentiment à ce sujet ?

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