Intervention de Jean-Louis Beffa

Réunion du 18 juillet 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Jean-Louis Beffa :

Un mot de la participation et de l'intéressement. Le législateur devrait prêter la plus grande attention aux projets du Gouvernement de relever les charges sur ces éléments de rémunération. L'actionnariat salarié – lequel, dans un groupe comme Saint-Gobain, représente 11 % du capital social – risque d'être mis en péril. Ce n'est pas en taxant les plans d'épargne entreprise qu'on résoudra les problèmes de la Sécurité sociale ! Mais le ministère des finances cherche à faire feu de tout bois. Le Parlement doit être vigilant : les textes en préparation seront extrêmement préjudiciables.

J'en viens aux syndicats. Au risque d'être schématique, je dirai que Force ouvrière s'intéresse assez peu au secteur industriel, concentrant son action sur la défense de la fonction publique. Lorsque j'étais président de Saint-Gobain, j'ai eu un dialogue permanent avec les représentants de la CGT dans le groupe. Durant toutes ces années, je me suis rendu trois fois par an devant le comité d'entreprise pour expliquer notre stratégie. Il était pour moi essentiel de montrer que tout en se développant à l'étranger – implanté au départ dans 18 pays, le groupe l'est maintenant dans 64 –, le groupe avait le souci du destin de ses entreprises en France. J'ai, hélas, dû procéder à de multiples restructurations et fermer des usines. En examinant avec soin le cas particulier de chaque salarié, nous sommes toujours arrivés à un taux de reclassement d'au moins 90 %. Nous accordions également des prêts bonifiés aux PME qui acceptaient de créer de nouveaux emplois sur nos sites. Nous faisions tout pour que les plans sociaux soient les moins douloureux possible. Cela étant, un plan social est toujours un profond traumatisme pour les personnels concernés et croyez bien que de telles décisions ne sont jamais faciles à prendre. La CFDT est très impliquée sur le plan industriel, notamment en Lorraine – je le sais pour avoir été président de Pont-à-Mousson –, mais elle est aussi très forte dans les services. A la CGT, il y a actuellement un débat entre fédérations du privé et fédérations du public, comme cela transparaît d'ailleurs dans le choix du successeur de M. Bernard Thibault. Les fédérations CGT du privé n'ont pas une attitude très différente de l'IG Chemie allemand, mais il y a de fortes différences entre fédérations au sein du syndicat.

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