Sans contester les valeurs que vous évoquez, il faut garder à l'esprit que, lorsque l'Italie décide d'affecter 10 millions d'euros pour mobiliser des capacités navales, ce budget couvre les coûts relatifs aux navires eux-mêmes, les coûts de fonctionnement de l'état-major, le coût du carburant et des munitions, les frais d'alimentation, ainsi que le prix du potentiel consommé pour les bateaux déployés. Lorsque l'Union européenne attribue un budget de trois millions, celle-ci finance deux états-majors – l'un à bord du Cavour, l'autre à Rome dans les locaux que nous occupons – et quelques ressources satellitaires. En revanche, le coût de fonctionnement de l'ensemble des moyens déployés à la mer reste à la charge des nations contributrices. De fait, si l'on raisonne à périmètre constant en additionnant le budget attribué par l'Union européenne et celui nécessaire au déploiement des capacités navales pendant un an, la somme totale doit être proche du coût de l'opération Mare Nostrum.
Concernant l'apport des pays baltes et de la Pologne à Sophia, je serais tenté de répondre à M. Dhuicq que ces États contribuent comme d'autres États membres de l'Union européenne à l'effort commun. En ce sens, je suis heureux de compter un Estonien et un Polonais au sein de l'état-major à Rome et de constater que, sur le Cavour, sont présents des représentants des armées de terre des pays baltes.
Je ne pourrai vous fournir d'éléments de réponse dans les domaines où je ne suis absolument pas compétent, qu'il s'agisse de la Turquie, de l'Algérie…