Il y a quarante et un ans que je travaille en abattoir. J'ai donc vu les choses évoluer et s'améliorer. Je n'ai jamais vu dans aucun établissement ce que j'ai vu sur les films de L214, que j'ai visionnés de nombreuses fois à la demande du procureur de la République. Pour moi, il s'agit d'actes isolés d'individus qui avaient un problème ponctuel.
Aujourd'hui, dans les abattoirs, je vois des gens qui travaillent bien et en ayant conscience qu'ils ont en face d'eux des animaux vivants et non des cartons ou des boîtes de conserve. Les opérateurs que je rencontre savent que leur tâche est complexe, que chaque animal peut réagir différemment et qu'à un bovin très calme peut succéder une bête beaucoup plus violente, pour X raisons. Ils y sont très attentifs.
Depuis 2013, on s'est beaucoup focalisé sur le bien-être animal, mais il existait déjà auparavant, dans les petits comme dans les gros abattoirs, des responsables qualité qui en faisaient cas et veillaient aux conditions dans lesquelles se pratiquait la mise à mort. Les actes qui sont dénoncés aujourd'hui peuvent être le fait de personnes qui, mal équipées, vont mal se comporter ; mais, globalement, les opérateurs ont fait d'énormes progrès et ont pris en compte la protection animale en abattoir.