La notion de précarité sociale est devenue essentielle pour comprendre la population de notre pays. Je le sais bien comme élu du Vaucluse, septième département le plus pauvre de France. La guerre faite aux pauvres est un scandale – un scandale légal : depuis le retrait du droit au travail pour tous, notre politique a entériné le traitement social du chômage, qui est déjà une intrusion de la discrimination dans la loi. Sans travail, pas d'autonomie réelle du foyer et sans autonomie du foyer, pas de liberté concrète pour les individus.
Le texte qui nous est soumis présente donc un grand intérêt. J'ajouterai seulement deux remarques.
La première concerne la France périphérique. Des travaux récents ont montré que ce ne sont pas les banlieues mais les zones périrurales qui sont les plus discriminées dans notre pays. Comment mieux intégrer nos territoires afin de préserver cette population et remédier un tant soit peu à sa crise identitaire ?
Mon second point porte sur les femmes. Elles sont victimes de pressions au travail, notamment en vue de retarder leur grossesse. Des firmes ont même recours à la congélation d'ovocytes pour maximiser leur productivité ! Serait-il possible d'intégrer au texte des mesures permettant de lutter contre cette barbarie intéressée ?