L'accord conclu par l'Eurogroupe ne permet pas de rompre le cercle vicieux qui lie l'endettement des États à celui des banques, puisque celles-ci seront financées par le MES, dont les fonds sont garantis par les États. Il y a donc une contradiction dans les termes de la déclaration du Conseil européen.
Par ailleurs, à combien s'élève l'ensemble des crédits engagés par la France au titre de la solidarité européenne ? Entre les aides à la Grèce, à l'Espagne, à l'Irlande et au Portugal, ces crédits doivent avoisiner les 80 milliards d'euros, sans compter les aides indirectes via la BCE.
Quant au plan de relance, c'est un « plan ficelle » ! Son montant – 120 milliards sur plusieurs années – n'est pas à la hauteur des enjeux, d'autant que la monétisation des investissements se heurte aux obstacles institutionnels de la BCE et au refus des Allemands.
Enfin, l'union bancaire s'apparente à une usine à gaz. On nous a longtemps rebattu les oreilles avec la subsidiarité, et voici que l'on fédéralise à marche forcée le contrôle des banques. Celui-ci pose pourtant un réel problème, non seulement de souveraineté, mais aussi d'efficacité : plus on concentrera la supervision à Bruxelles, moins on aura de marges de manoeuvre au niveau local. Cette organisation risque donc de se retourner contre les intérêts économiques des États.