La consommation de données a explosé, en particulier la consultation de vidéos. Je donnerai une seule illustration du changement qui est en marche : le traffic data a augmenté de 60 % en 2012, et certains prévoient qu'il sera multiplié par douze d'ici à 2018. Dans ces conditions, il serait peut-être pertinent de construire de nouveaux réseaux plus performants, notamment en 4G – c'est, selon moi, un élément important. Encore faut-il avoir de la visibilité pour s'assurer de la réalisation de ces équipements dans des conditions optimales et au service de tous.
Il est bien sûr indispensable de se poser la question d'un impact potentiel sur la santé, et c'est tout l'objet de la proposition de loi. Nous l'avons dit en commission : nous sommes favorables à la transparence, à l'information et à la concertation. Nous devons, par exemple – et je vous rejoins parfaitement sur ce point, madame la rapporteure – faire un travail plus approfondi sur l'électrohypersensibilité et trouver des solutions appropriées pour les personnes qui en souffrent.
Il importe que nous nous posions les bonnes questions. Comme je l'ai déjà dit, les technologies ne sont pas intrinsèquement dangereuses : le danger peut venir de l'usage que l'on en fait et du manque d'informations sur leur utilisation responsable.
Lors de l'examen en commission, nous avons longuement débattu des moyens de sensibiliser et d'informer le public sur le bon usage des technologies. Ainsi, pour les terminaux mobiles, il faut inciter à l'utilisation systématique d'oreillettes ou de kits mains libres, mais aussi à la généralisation des étuis.
Votre texte pose, plus largement, une vraie question de société, celle de l'utilisation permanente, et parfois addictive, des portables Quelle est l'utilité, pour un enfant, d'être équipé en permanence d'un portable ? L'information et la sensibilisation sont vraiment au coeur du sujet.
Penchons-nous aussi sur la demande légitime des territoires ruraux d'avoir accès à une couverture de qualité, à la fois en téléphonie mobile et en internet : le déploiement du très haut débit fixe et mobile est en effet un enjeu majeur d'aménagement du territoire. Dans les zones peu denses et rurales, la fibre optique est, hélas, encore absente, même dans les écoles : c'est une réalité bien lointaine, qui nécessite, comme on l'a vu, de trouver les financements adéquats et péréqués.
Madame la ministre l'a dit : le Gouvernement présentera dans quelques semaines un plan sur le très haut débit, qui va dans ce sens. La priorité, évidemment, doit être le raccordement en fibre optique, le plus rapidement possible, de tous les établissements accueillant du public, mais, dans l'attente de cette réalisation, il ne faudrait pas, pour autant, voir s'amplifier la fracture numérique.
En conclusion, nous ferons tout, du moins je l'espère, pour montrer que le numérique est une opportunité, tout en sensibilisant nos concitoyens au bon usage de ces technologies. C'est tout l'objet du travail que nous devons mener ensemble. Les technologies numériques constituent, je le répète, un formidable espace de liberté, d'expression et d'innovation pour tous les citoyens : il faut, dans le cadre de notre discussion, garder toujours cela à l'esprit. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur quelques bancs du groupe écologiste.)