Nous avons en France de nombreux outils, peut-être même trop et le problème souvent est de parvenir à les mobiliser. Il faut donc une volonté politique forte, mais il faut surtout affirmer des priorités, sachant que nous ne pourrons tout faire en même temps, en cette période de contraintes budgétaires. D'où la nécessité d'encadrer les politiques au niveau national : les opérateurs sur le terrain ont besoin de savoir quelles sont les priorités et c'est donc une bonne chose que le Parlement s'intéresse au sujet.
Les immigrés âgés restent-ils en France par choix ou par nécessité ? C'est une question très complexe à laquelle on ne peut donner qu'une réponse très nuancée. L'accès aux soins pèse certainement lourd dans la décision, ce qui est tout à fait légitime. À titre personnel, je ne suis pas persuadée que rester soit un choix, hormis pour ceux qui n'ont plus de famille au pays. On peut penser qu'il n'est pas facile pour un homme qui a passé trente ans seul, qui n'a pas vu grandir ses enfants, se contentant d'envoyer la moitié de sa paie à sa famille, de revenir dans un pays où les repères culturels ont changé, où tout le monde s'est débrouillé sans lui…
Comment mieux prendre en compte cette question de la relation au pays d'origine ? Il faut sans doute s'attaquer aux obstacles juridiques que j'ai signalés, mais nous avions également posé la question de la carte de séjour « retraité » du ministère de l'intérieur, qui a l'inconvénient de ne pas donner accès aux soins.
Je pense que les immigrés qui ont fait le choix de la nationalité française ont des attaches dans notre pays, par exemple des enfants. Mais il faudrait sans doute prendre en compte aussi la législation des pays d'origine, que je connais mal…