Intervention de Nicole Bricq

Réunion du 29 janvier 2013 à 16h15
Commission des affaires économiques

Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur :

S'agissant de la politique tarifaire viticole, je dois tout de même rappeler que la loi de finances de 2013 a relevé le niveau des taxes sur la bière. Pourquoi nos partenaires ne le feraient-ils pas pour le vin ? C'est ce que l'on appelle des intérêts défensifs. Bien entendu, il ne faut pas se priver de développer également des intérêts offensifs – c'est tout l'art de la politique commerciale.

Il existe des organisations professionnelles qui regroupent les viticulteurs. Je veille moi-même à les aider. J'ai ainsi emmené en Chine un petit producteur de Bourgogne. Partant du principe que les grandes savent faire seules, j'emmène des petites entreprises dans chacun de mes déplacements. Je dois cependant vous dire que les Chinois n'aiment pas le champagne, monsieur Martin, car ils n'aiment pas les bulles.

J'en viens aux énergies renouvelables, madame Massat. J'ai participé il y a une quinzaine de jours au Forum des énergies renouvelables avec Mme Batho. Lorsque je me rends au Maroc ou en Algérie, pays qui ont choisi de mettre en oeuvre de grands plans solaires, j'emmène la filière solaire. Dans certaines filières des énergies renouvelables, nous sommes très performants à l'export. Lorsque je parle de « ville durable », je pense bien sûr aussi à ces acteurs.

Vous avez également évoqué la cybersécurité. J'ai visité hier à Rousset, près de Marseille, une entreprise très performante, Smart Packaging Solutions (SPS), qui fabrique des cartes à puce. La sécurité numérique et la cyber-sécurité sont des domaines dans lesquels nous excellons. Or, ce sont des secteurs de haute technologie, qui sont stratégiques pour les entreprises. Je veille donc à les favoriser.

La « co-localisation » est un concept qui trouve surtout à s'appliquer avec les pays de la rive sud de la Méditerranée. Contrairement aux Marocains, les Algériens préfèrent parler de partenariats industriels. Nous avons signé des protocoles d'accord avec ces deux pays, qui souhaitent avoir des productions locales pour leur marché intérieur, mais aussi des formations pour leurs jeunes. Lorsque Renault s'implante à Tanger – et ce sera peut-être bientôt le cas en Algérie –, les emplois qui sont créés dans le pays sont aussi profitables à l'industrie française : loin de lui nuire, ils viennent en complémentarité des emplois restés en France. C'est ce que l'on appelle la « co-localisation ». Le concept vaut également pour les plans agricoles que ces pays souhaitent mettre en oeuvre. Comme d'autres, ils demanderont des transferts de compétences, voire de technologies. Mais ils nous permettent aussi d'accéder à d'autres marchés, au Moyen Orient ou en Afrique subsaharienne. C'est ce que certains appelleraient une stratégie « gagnant-gagnant ». Dans la « co-localisation », chacun trouve sa place dans une chaîne de valeur ajoutée où les uns et les autres ne se situent pas sur les mêmes segments.

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