Intervention de William Dumas

Réunion du 1er juin 2016 à 16h30
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaWilliam Dumas :

Vous avez indiqué que 100 000 personnes seulement – 20 % de la population juive – consomment de la viande casher ; autrement dit, c'est surtout un marché de niche.

Dans mon département, le Gard, nous avons de gros problèmes lors de la fête de l'Aïd el-Kébir. On a été jusqu'à créer des abattoirs provisoires pour la durée de l'Aïd ; Les pouvoirs publics ont essayé de remédier à cette situation, en contrôlant le nombre de bêtes vendus par les éleveurs. Même si la situation – invraisemblable il y a quelques années – s'est un peu améliorée, il y a encore beaucoup à faire : 40 % à 50 % des abattages ne se font pas dans les abattoirs, si bien que les normes sanitaires ne sont pas respectées, sans parler des normes environnementales.

À l'époque où je n'étais pas encore député, un abattoir de volailles situé à un kilomètre de mon village avait obtenu un marché de quatre ou cinq ans avec l'Arabie Saoudite. Le propriétaire de l'abattoir avait dit à mon père : « j'ai été obligé d'embaucher un imam » ; autrement dit, celui-ci faisait sur chaque volaille un signe pour certifier que l'abattage avait été réalisé dans les conditions demandées. Dans tout cela, il n'y a pas de bien-être animal…

L'abattoir du Vigan, que je connais bien, produit 350 tonnes de viande par an et travaille en circuit court ; beaucoup d'éleveurs du Gard, mais aussi de l'Aveyron et de l'Hérault y amènent leurs bêtes. La vidéo tournée dans cet établissement par l'association L214 dure quatre minutes, pour une durée totale de cinquante heures de rush. Elle montre, non des pratiques d'abattage, mais deux employés qui « pètent les plombs » en jetant des agneaux violemment au-dessus de la barrière – ils ont été licenciés. On parlait de la nécessité pour les bêtes d'arriver sereines à l'abattoir : ce n'était clairement pas le cas. Je tenais à mettre les choses au point car les éleveurs, que je connais bien, ont été les premiers à demander la réouverture de cet abattoir dont ils ont besoin et où leurs bêtes sont abattues correctement.

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