Ma question a trait à la valorisation de la forêt française. Avec plus de 25 millions d'hectares boisés, la France constitue le troisième pays le plus boisé de l'Union européenne. La filière forêts représente près de 450 000 emplois et 60 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel. Malgré son formidable potentiel, elle fait aujourd'hui face à des difficultés, notamment dans l'ameublement, qui se traduisent par une balance commerciale déficitaire de plus de 6 milliards d'euros. C'est désormais le deuxième poste de déficit après le secteur de l'énergie. Cela s'explique en partie par les différences d'organisation et de structure du marché. Les filières de transformation locales comme les scieries, maillons stratégiques de la chaîne, en fort déclin, sont peu compétitives à l'échelle européenne, en raison d'une insuffisance d'investissement et de modernisation dans les dernières années. Le bois français, composé en majorité de feuillus, est exporté en bois ronds vers les États-Unis, les pays nordiques ou l'Allemagne, et nous revient sous forme de produits élaborés en bois de charpente, panneaux ou meubles. L'impact sur l'environnement et les transports est d'autant plus important que le bois en grumes est composé de 70 % d'eau, contre 20 % lorsqu'il est séché. Cet impact ne pourrait-il être pris en compte, pour faire en sorte que nos bois ronds restent en France, et subissent une première transformation, avant d'être exportés ?