Intervention de Frédérique Massat

Réunion du 30 janvier 2013 à 16h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Massat :

Je me réjouis que la Commission ait su faire preuve de réactivité en modifiant son ordre du jour pour procéder à cette audition. Je me réjouis également de savoir que nous procéderons prochainement à l'audition des représentants syndicaux. C'est de cette façon que nous pourrons avoir une vision équilibrée de l'ensemble de la question.

Si nous nous intéressons en effet à tous les secteurs industriels, nous nous préoccupons plus particulièrement aujourd'hui de l'industrie automobile, qui est dans la tourmente. Et je précise que je parle non pas en tant qu'élue d'un territoire abritant un site de production automobile – je représente une circonscription de l'Ariège –, mais au nom du groupe socialiste. S'il ne s'agit pas pour nous de juger ici la stratégie de l'entreprise, il n'en reste pas moins que les parlementaires sont en droit de s'interroger sur ce point, qui devra faire l'objet d'un débat au sein de cette Commission – pertinence des choix, opportunité de la diversification, etc.

Je remarque en tout cas que depuis 2007, la production du groupe Renault dans l'Hexagone a chuté de plus de la moitié et qu'aujourd'hui, elle n'est plus que de 17,5 %, à la suite des transferts opérés vers la Slovénie, la Turquie et l'Espagne. Des tractations sont d'ailleurs en cours entre la direction de Renault et les syndicats espagnols ; ceux-ci se sentent d'autant plus étranglés dans la négociation que la situation économique de l'Espagne est bien plus dégradée que celle de la France.

Mais revenons à la négociation engagée sur notre territoire. Nous avons bien entendu vos engagements et vos propositions : non suppression de postes, non renouvellement des emplois, non fermeture de sites, ce qui est très important. J'observe malgré tout que l'on va demander aux salariés de travailler davantage, pour un salaire dont le montant sera gelé, ce qui revient en définitive à une baisse de salaire.

Vous vous fixez comme objectif une marge de 3 %. Mais que se passera-t-il s'il n'est pas atteint en dépit des sacrifices consentis par les salariés ? En effet, si la crise est européenne, les constructeurs européens s'en tirent un peu mieux que les constructeurs français. Or nous considérons que les salariés ne doivent pas toujours servir de variable d'ajustement, alors même que des sommes importantes ont été versées aux dirigeants des entreprises automobiles et qu'aujourd'hui, l'action de Renault affiche une forte progression au CAC 40. Voilà pourquoi nous serons très vigilants.

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