Je veux concentrer mon propos sur un aspect particulier, celui de l'effet de long terme de l'article 1er sur nos représentations grâce à l'accélération du changement des mentalités qu'il permet.
Ce projet de loi aura un effet considérable sur l'acceptation sociale de l'amour entre personnes de même sexe par les personnes découvrant chez elles ce désir, mais aussi par leur entourage. C'est un sujet de première importance, aussi bien dans les grandes villes qu'en milieu rural.
En effet, l'amour entre personnes de même sexe n'est pas l'apanage des villes ou une forme de sexualité en vogue. C'est un fait anthropologique universel, une réalité aux quatre coins du monde, en ville comme à la campagne, dont on retrouve des témoignages à toutes les époques. Cependant, le regard que chacun porte sur l'amour entre personnes de même sexe peut varier selon le lieu d'habitation. Ce regard – j'insiste sur ce mot – peut imposer l'invisibilité aux couples de même sexe.
Dans les territoires ruraux, nombre de personnes homosexuelles ont encore trop souvent une vie à l'ombre. Cela peut les conduire à souffrir plus qu'ailleurs parce que le niveau d'acceptation sociale y est parfois plus faible que dans les grandes agglomérations. Le manque de lieux de sociabilisation, d'associations spécialisées et de possibilités d'identification positive peut entraîner chez les jeunes gays et lesbiennes ruraux une plus grande peur de la révélation de leur orientation sexuelle et une plus forte dépréciation de soi. Le prix de la liberté est en effet d'autant plus grand qu'à la campagne l'entourage familial et amical est souvent très présent au quotidien. Cela peut être une chance, cela l'est souvent, mais cela peut aussi être un enfermement.
C'est pour toutes ces raisons que l'accélération du changement des mentalités que permet l'article 1er revêt une importance cruciale, notamment en milieu rural.
Le 14/02/2013 à 23:18, LEBEL Georges a dit :
Monsieur le député,
la question n'est, en l'occurence, pas celle de l'amour que peuvent se porter deux êtres quels qu'ils soient et qui est totalement respectable... Légiférer sur ce sujet n'est pas l'objet. Les personnes vivant dans le cas que vous décrivez peuvent certainement voir leur situation ded étresse s'améliorer par un certain nombre de dispositions d'attention où la loi est sans objet ! Par contre, par cette loi vous entendez changer fondamentalement la structure de notre société, et en tant que citoyen je vous conteste formellement le droit de statuer d'une question de cette portée à la chambre. Elle doit donner impérativement lieu à reférendum.
En effet, les conséquences sont trop graves pour qu'une majorité de circonstance puisse se prononcer ainsi !
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