Intervention de général Jean-Paul Paloméros

Réunion du 17 juillet 2012 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

général Jean-Paul Paloméros, chef d'état-major de l'armée de l'air :

La réduction d'un tiers des forces aériennes stratégiques nous a conduits à recentrer notre composante de dissuasion sur les deux bases de Saint-Dizier, avec le Rafale, et d'Istres, avec les Mirage 2000N et les ravitailleurs. Élément important de notre système de dissuasion, la base de Luxeuil a donc perdu sa qualification de base « stratégique » au sens où on l'entend en matière de dissuasion nucléaire. Nous y avons maintenu l'implantation d'un système sol-air très récent et polyvalent, capable de faire face à des menaces diverses et variés – avions de combat, missiles de croisière, drones et missiles balistiques tactiques, sans cependant les moyens associés, à savoir le radar de longue portée et le système d'alerte avancée qui nous permettrait de caractériser la menace, de l'identifier et de la suivre. Nous avons prioritairement implanté le système SAMPT, testé avec succès à Biscarosse, sur nos bases stratégiques mais aussi sur quelques autres bases, suivant une logique de juste répartition entre les bases afin d'en assurer l'efficacité.

S'agissant de la dissuasion et de la juste suffisance, je crois avoir tout dit. La modernisation de la composante aéroportée de notre force de dissuasion – réalisée, il faut le souligner, dans les délais impartis et sans excéder les coûts prévus – nous donne à présent le temps de réfléchir à la façon de réagir aux menaces futures. Le Président de la République et le ministre de la défense considèrent qu'elle a permis d'adapter notre outil de dissuasion à l'environnement moderne et de répondre aux attentes du politique. En dépit de nos contraintes budgétaires, il serait audacieux de penser que l'on pourra réaliser des économies substantielles sur le financement de la composante aéroportée, qui repose sur deux escadrons polyvalents – concentrés sur cette mission mais non dédiés à celle-ci. Or, si la France est le seul pays européen à mettre en oeuvre cette composante aéroportée, notre force de dissuasion protège non seulement nos intérêts nationaux mais aussi nos alliés.

En Libye, après avoir mené dans un premier temps des opérations de renseignement à distance et tandis que les satellites nous fournissaient des informations, nous avons conduit ensuite des missions de renseignement plus ciblées, notamment dans le domaine électromagnétique, afin de connaître la nature de la menace. Enfin, dès que nous avons pu survoler le territoire libyen et grâce au système de reconnaissance de nouvelle génération que comporte le Rafale, nous avons recueilli un grand nombre de renseignements très utiles à la coalition : en effet, très rares sont les pays à posséder une telle compétence. Ce système fournit des gigaoctets ou téraoctets d'informations qu'il faut ensuite exploiter au sol afin de ne pas être submergé de renseignements. Cela étant, l'information est de qualité et l'on obtient, grâce à ce système, des détails très précis à 30 000 pieds d'altitude, soit au-delà de 10 000 mètres.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion