En Afghanistan, l'armée de l'air continue à mettre à disposition un hélicoptère Caracal et une équipe que nous y maintiendrons le plus tard possible tant ils sont indispensables en cas de coup dur ou d'évacuation sanitaire. Nos capacités d'évacuation sanitaire ont en effet sauvé des vies et limité l'impact des blessures de nos hommes. Nous contribuons également à la composante de transport de l'intervention.
Il est possible que quelques A400M soient opérationnels d'ici la fin du retrait des forces françaises et donc en mesure de se poser en Afghanistan dans le cadre de ce retrait. Ils participeront en tout état de cause au commandement du transport aérien européen et seront donc utilisés, dès que possible, au profit des autres pays de la coalition au titre de la contribution de la France, de l'Allemagne, de la Belgique et de la Hollande. Depuis deux ans, ce commandement fonctionne bien et a joué un rôle en Libye : ainsi, bien que non engagés dans ces opérations, les Allemands ont néanmoins contribué à sa composante de transport. Une telle réussite doit nous inciter à aller plus loin. Les pays souhaitant participer à ce commandement seront donc les bienvenus s'ils remplissent les conditions nécessaires.
Nos armées sortent assez fatiguées des réformes en cours, qu'elles ont dû mener en même temps que leurs opérations militaires – le Président de la République l'a d'ailleurs noté. Une accumulation de réformes ne constituant pas une réforme en soi, les réformes à venir devront donc être réfléchies et cadencées. Les formats permettent d'intervenir dans les scénarios les plus contraignants mais il faut aussi tenir sur la durée. Il faudra donc choisir soit de ne plus intervenir en première ligne dans des conflits qualifiés de haute intensité, soit de n'être présent que dans un premier temps pour ensuite céder la main à d'autres.
Afin de construire une coopération stratégique efficace et de résoudre notre éventuel problème budgétaire, il nous faut élaborer notre Livre blanc de concert avec nos partenaires européens. C'est dans cet esprit que nous coopérons avec les Allemands et que nous avons signé le traité de Lancaster House avec les Britanniques. Il nous est toutefois difficile de coopérer avec ces derniers tant leurs projets sont avancés. Il importe aussi de déterminer notre juste besoin et d'assurer la complémentarité de nos capacités comme nous le faisons dans le cadre du « pooling and sharing » et de la « smart defence ». Cette approche de plus en plus capacitaire, interarmées et internationale, devrait nous permettre de limiter les impasses auxquelles nous serons contraints. Le développement de l'Europe de la défense et de l'OTAN impliquera également que nous passions par l'étape difficile du partage du renseignement.