Intervention de Jacques Bompard

Réunion du 8 juin 2016 à 10h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Bompard :

Je salue le travail des rapporteurs, en particulier le texte de M. Gosselin. Car la question de l'indisponibilité du corps humain est cruciale si nous voulons que notre manière de considérer la politique se fonde de nouveau sur une anthropologie saine : animation du foetus, refus de toute marchandisation du corps humain et politique publique enfin porteuse d'autres ambitions que les recherches sur l'embryon, la chasse aux trisomiques si bien évoquée par M. Jean-Marie Le Méné et toute une série d'incitations à peine masquées à déconsidérer l'inviolabilité de la vie, depuis son commencement jusqu'à son terme naturel.

J'ai adressé il y a peu au ministère de la santé une question écrite concernant une révolution scientifique susceptible de nous soustraire enfin à une logique qui ne pourra conduire qu'aux horreurs récemment révélées à propos du planning familial américain. Les organoïdes, cellules artificielles, sont en quelque sorte de mini-organes, découverts par MM. Shinya Yamanaka et John Gurdon, prix Nobel de médecine. Cellules pluripotentielles, elles ont la capacité d'opérer une transformation en n'importe quel genre de tissu du corps humain par le fait d'une stimulation adéquate. Or aucune politique publique ne soutient leur développement en France.

Il faut espérer que le texte que nous examinons permettra de faire de la vie le pivot de toute réflexion politique, pour que nous ne défassions pas ce que le politique devrait s'interdire de toucher : l'homme, digne non parce qu'on le désigne comme tel, mais justement parce qu'il est.

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