Vous me permettrez de faire trois remarques sur la GPA, en précisant d'emblée que j'ai bien conscience que ma position n'est majoritaire ni dans ma famille politique ni a fortiori au sein de cette Commission.
Ma première remarque porte sur les mots utilisés. Parler de « parents acquéreurs » ou de « bébés tout propres, tout neufs », par exemple, c'est faire peu de cas de la volonté et de la dignité des femmes et des hommes de notre pays qui ont recours à la GPA à l'étranger – puisqu'ils n'ont pas la possibilité de le faire en France – afin de construire leur projet parental. Certains mots sont extrêmement blessants et peuvent être insultants. Reconnaître le projet parental de couples d'hommes et de femmes, de couples de femmes et de couples d'hommes mérite l'utilisation d'un vocabulaire au moins plus respectueux.
Ma deuxième remarque fait écho aux propos de M. Erwann Binet. À force de parler de « bébés marchandise », à force de parler de femmes comme d'outils de production, à force de dire que reconnaître la GPA sous une forme ou sous une autre consacre le triomphe de celles et de ceux qui veulent s'approprier le bien de quelqu'un d'autre, les adversaires les plus opposés à la GPA participent à la réification de l'enfant. Par le choix de ce vocabulaire, ils sont les principaux responsables de la réification de l'enfant.
Dernière remarque : contrairement à nombre d'entre vous, j'ai la conviction que la GPA peut s'inscrire dans une éthique du don, qu'elle peut être gratuite, qu'elle ne doit pas être vue uniquement au travers de conventions marchandes, comme c'est le cas depuis le début de ce débat. Si la GPA était inscrite dans une éthique du don parfaitement encadrée, conformément à certaines propositions, peut-être pourrions-nous sortir des travers qui consistent à dénoncer une prétendue marchandisation de l'enfant.