Je salue les propos très intéressants de Mme Le Dain. Toutefois, je reprends les observations que j'ai faites tout à l'heure : certes, le Préambule de la Constitution de 1946 fait référence à la dignité de la personne humaine, considérée comme une valeur suprême, mais cela ne signifie pas que, du seul fait de cette mention, la notion d'indisponibilité du corps humain soit déjà inscrite dans la Constitution. Selon moi, il y a même un écart important entre ces deux affirmations, et l'argument des auteurs de l'amendement manque de solidité. Ainsi qu'on le dit communément, « si cela va sans dire, cela ira encore mieux en le disant », surtout dans une matière aussi sensible que celle-ci, qui touche à autant de principes démocratiques et à une certaine forme d'éthique de la République, que nous sommes très nombreux à partager dans cette assemblée. Le texte proposé aujourd'hui ne vient nullement contredire ce qui est déjà inscrit dans le Préambule de la Constitution de 1946 : il vient le compléter d'une manière contemporaine, responsable et utile.