Intervention de général Jean-Paul Paloméros

Réunion du 17 juillet 2012 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

général Jean-Paul Paloméros, chef d'état-major de l'armée de l'air :

Malgré la réduction de nos effectifs, nous avons maintenu notre flux de recrutement à un certain niveau : en effet, chaque année, nous recrutons au maximum 1 500 personnes, tous grades confondus, tandis que nous perdons environ 4 000 personnes, qu'il s'agisse de départs à la retraite, de départs volontaires ou de départs assistés moyennant pécule.

Nous devons la compétence de nos personnels à notre outil de formation. Je me suis montré intransigeant à cet égard, lors du débat que nous avons eu en 2007-2008 : j'ai soutenu l'idée que sans outil de formation, nous ne disposerions tout simplement pas d'une armée compétente ni de capacités opérationnelles. Nous sommes très fiers de former tous les hommes et les femmes que nous recrutons, leur permettant ainsi d'atteindre le niveau opérationnel requis. L'« interarmisation » de notre école de sous-officiers est d'ailleurs en cours : nous avons mutualisé à Rochefort une compétence rare dans un domaine généralement déficitaire en ingénieurs et en techniciens qualifiés. Loin de se limiter à des enjeux budgétaires et de défense, le recrutement et la formation des militaires relèvent d'un débat national car dans nos écoles, nous formons non seulement les militaires dont nous avons besoin à court terme mais aussi des citoyens d'excellence. Entre 60 et 65 % de notre personnel, toutes armées confondues, sont sous contrat.

Sur les drones, notons d'abord que le terme est trop générique. Cela recouvre en fait toute une gamme d'équipements, allant des microsystèmes aux systèmes les plus sophistiqués. L'armée de l'air, quant à elle, utilise plutôt des drones de grande endurance, mais ceux-ci peuvent également avoir une application civile. Une fois que l'on en disposera en nombre suffisant, nos opérateurs pourront s'entraîner à les utiliser dans des applications très concrètes telles que la surveillance des côtes et des feux de forêt. D'autres applications sont également possibles avec des drones de tous niveaux. L'enjeu est alors de les intégrer dans la circulation aérienne civile. La démonstration du 14 juillet visait précisément à illustrer l'avance de la France sur d'autres pays en la matière. L'excellence de la coordination entre nos aviations civile et militaire nous permet d'ores et déjà d'utiliser nos drones au-dessus de la capitale sans perturber le trafic à Orly ou à Roissy. L'usage civil des drones va croître avec la confiance qu'on place dans ces systèmes. Celle-ci grandit au fil du temps tandis que de nombreux champs d'application ont à peine encore été effleurés. Les domaines de recherche sont vastes, qu'il s'agisse de la miniaturisation de capteurs moins consommateurs en énergie, de l'invention de nouveaux modes de propulsion ou de nouvelles configurations aérodynamiques.

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