Les différentes options envisageables en matière de drones (Unmanned aerial vehicles - UAV) ont fait l'objet d'études menées par les services compétents, en particulier la Direction générale de l'armement (DGA), pour le ministre de la défense : il en ressort que la solution de court terme ne peut qu'être achetée sur étagère tandis qu'il nous faut définir une vision de long terme. Des systèmes américains ou israéliens sont actuellement disponibles – compte tenu des cours de l'euro et de la monnaie américaine, il peut être intéressant d'acheter dans la zone dollar.
Qu'en est-il dans les pays voisins ? Depuis plus de dix ans, l'Italie a choisi le système américain Predator qui en est désormais à sa deuxième génération. L'Angleterre a également opté pour cette solution tandis que les Allemands utilisent aujourd'hui des Heron 1, assez comparables à notre Harfang, mais qui n'ont pas été modernisés de la même manière. Les Britanniques ont beaucoup investi dans les drones mais leur projet de long terme ne verra pas le jour avant 2020. Ils ont le souci légitime de ne pas réinventer ce qui existe déjà et de concevoir des drones de nouvelle génération en tirant parti des meilleures technologies.
Il faut préparer l'avenir en définissant clairement les besoins, ce que l'expérience nous a permis de faire. Reste à savoir avec qui l'on souhaite coopérer. Il y a derrière tout cela un enjeu industriel, dont je me réjouis qu'il n'ait pas été oublié dans les travaux du Livre blanc. Il est en effet indissociable des capacités opérationnelles.
S'agissant des véhicules aériens non habités de combat (Unmanned combat air vehicles - UCAV), le démonstrateur technologique nEUROn, qui volera en 2012, est un projet porteur d'avenir. Je souhaite que notre pays s'y investisse avec tous les pays volontaires – en particulier le Royaume-Uni – afin de déterminer si l'on sera capable de fabriquer ces UCAV du futur qui, d'ici à 2025 ou 2030, prendront leur place au sein de nos capacités et sur lesquels devra porter l'effort de notre industrie aéronautique. Eu égard au coût du projet, nous ne serons en mesure de le faire, en effet, que dans le cadre d'une coopération internationale.
La cyberdéfense correspond à ce que l'on appelait autrefois la guerre électronique. Nos drones étant expérimentaux et n'ayant pas été prévus pour cela, nous n'avons absolument pas les moyens de mener ce type d'attaque. Nous sommes en revanche capables de nous protéger car nos avions possèdent des systèmes de protection électromagnétique, comme on l'a vu en Libye. Il n'est pas dans la stratégie française de se doter de moyens offensifs en la matière. Mais la question mérite d'être posée.