Intervention de Dominique Dord

Réunion du 8 juin 2016 à 11h30
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Dord, rapporteur :

Nous sommes tous persuadés que le thermalisme, médecine très ancienne, répond à des enjeux de santé publique nouveaux, tels que le bien vieillir, la lutte contre la douleur, ou l'accent mis sur la prévention par rapport aux soins. Ces enjeux sont très modernes, même si le thermalisme doit à chaque fois faire la preuve de l'efficacité de son concours.

La mise en place de la convention de 2003 régissant les relations entre les exploitants thermaux et les caisses d'assurance maladie s'est ainsi accompagnée de l'obligation de démontrer le service médical rendu (SMR). Cet objectif est mieux rempli que nulle part ailleurs dans l'Union européenne.

En onze années d'activité, l'Association française pour la recherche thermale (AFRETh) a financé 41 études pour un montant de onze millions d'euros. La réalisation pratique des études peut se heurter à des difficultés de recrutement d'un échantillon suffisant de curistes. La démonstration du SMR n'a pas encore été faite pour certaines pathologies comme les affections oto-rhino-laryngologiques (ORL). Nous devons donc continuer à approfondir certaines questions. S'agissant des rhumatismes, des études publiées dans les plus grandes revues scientifiques ont été reconnues par l'Académie nationale de médecine comme apportant une vraie contribution.

Tout le problème est de savoir ce qu'apporte une eau thermale par rapport à une eau ordinaire. La crénothérapie attribue une action thérapeutique propre à la composition physico-chimique des eaux minérales. Il est important pour l'avenir de mieux comprendre ses mécanismes. L'on ne peut que se féliciter des efforts réalisés par la profession.

Nous devons aussi nous intéresser particulièrement à l'efficience du thermalisme, en mettant en balance son coût en termes de dépenses publiques et ses apports. En réduisant le recours aux médicaments et à la kinésithérapie à l'issue de la cure thermale, il fait réaliser des économies, mais cela serait certainement plus frappant encore si l'on savait prendre en compte les journées d'hospitalisation ainsi évitées. Encore aurions-nous besoin, pour mener une étude statistique du phénomène, de disposer de deux cohortes parfaitement semblables, l'une ayant fréquenté les établissements thermaux, l'autre non.

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