Au nom du Comité ONU Femmes France, je suis très honorée d'intervenir aujourd'hui dans ces lieux et nous remercions vivement Mme la présidente Catherine Coutelle pour son accueil. Cette manifestation est pour nous très symbolique, car ONU Femmes France a été créé il y a deux ans et, outre les différents partenariats noués, nous espérons continuer à promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes dans différents espaces, et aujourd'hui dans ce lieu si prestigieux.
Je voudrais également remercier chaleureusement le Centre Hubertine Auclert et le pôle égalité femmes-hommes de l'université Paris Diderot qui ont organisé, avec le comité ONU Femmes, le concours vidéo « Ton court pour l'égalité », ainsi que le HCEfh, partenaire de l'évènement, les membres du jury qui ont participé à la sélection des films, et l'ensemble de l'équipe, dont l'engagement, bien souvent bénévole, a permis l'aboutissement de ce projet.
Quelques mot d'abord sur les raisons qui nous ont conduit à envisager l'organisation d'un concours vidéo dans le cadre de la campagne mondiale He for She. Nous sommes une jeune instance, créée en 2013, qui a pour mission de sensibiliser et de relayer les actions d'ONU Femmes, agence intergouvernementale onusienne pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, qui est elle aussi très jeune – elle a été créée en 2010 par les États, dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations Unies, avec un mandat global, ce qui était très nouveau. Il s'agissait avant tout d'indiquer à la communauté internationale que sans l'égalité femmes-hommes, les objectifs de développement ne pourraient être atteints.
Cette volonté a d'ailleurs été réitérée il y a quelques jours, lors de l'adoption des nouveaux objectifs de développement durable (ODD), qui fixent l'agenda de l'accompagnement au développement des pays jusqu'en 2030. Grâce à l'implication d'ONU Femmes notamment, ils incluent un objectif spécifique sur l'égalité femmes-hommes, avec aussi la prise en compte de cet enjeu dans le cadre des indicateurs transversaux relatifs aux autres objectifs.
Nous sommes aussi dans une année phare pour les droits des femmes : en effet, il y a exactement vingt ans, se tenait une conférence internationale à Pékin pour les droits des femmes, dont le bilan apparaît en demi-teinte. De fait, ONU Femmes et les pays membres de l'Assemblée générale qui portent ces enjeux, n'ont pas souhaité lancer une nouvelle conférence internationale à cette occasion, dans la mesure où les mouvements conservateurs pourraient remettre en cause certains acquis obtenus en 1995. Il est très important pour nous de sensibiliser à cette dimension internationale des droits des femmes dès lors que des inégalités persistent.
La campagne internationale He for She a été lancée après le discours prononcé en septembre 2014 par l'actrice Emma Watson, à l'Assemblée générale des Nations Unies, en défendant une idée assez nouvelle, au moins dans sa formulation. En substance, son message était celui-ci : le combat pour l'égalité doit être l'affaire de tous, porté par des ambassadeurs hommes, et ce dès maintenant. Un mouvement de solidarité est nécessaire, parce que l'égalité ne peut être portée par une moitié seulement de la population.
Cette campagne a démarré avec un objectif ambitieux : obtenir un milliard de signatures. Si cet objectif n'a pas été atteint, on dénombre aujourd'hui près de 500 000 signatures, dont au moins une dans chaque pays du monde. Certes, cela ne suffit pas mais en même temps, il est important que dans des pays où les femmes n'ont pas le droit d'hériter, de posséder de terres ou encore de divorcer et d'avoir la garde de leurs enfants, il existe des hommes qui souhaitent faire avancer l'égalité.
En France, nous avons lancé une campagne le 8 mars 2015, avec l'appui de différentes personnalités et qui sera suivie d'autres manifestations.
Le concours vidéo « Ton court pour l'égalité » s'inscrit pleinement dans les objectifs de la campagne He for She. Nous avons ciblé les étudiantes et les étudiants, car c'est à la fois un relais indispensable vers la population jeune, et un levier de changement ; leur regard est important, notamment pour savoir si nos campagnes institutionnelles sont en phrase avec leurs attentes et leurs modes de de communication.