Mme la Présidente, mesdames, messieurs. Je remercie tout d'abord la Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale de nous accueillir aujourd'hui. Il fallait pour cette première édition du prix « Ton court pour l'égalité » un lieu symbolique, et quel lieu plus symbolique que l'enceinte de la représentation nationale pour remettre un prix dédié à l'égalité ? Ici, le peuple et ses représentantes et représentants débattent des règles et des lois qui régissent notre vie commune. Ici, la citoyenneté s'apprend et se forge. Ici, l'égalité est inscrite dans la pierre. Pour qu'elle ne s'efface pas, malgré les coups répétés qui lui sont portés, nous devons être vigilantes et vigilants.
L'éducation à l'égalité est donc fondamentale, et notamment au coeur des missions du Centre Hubertine Auclert. L'éducation, c'est bien sûr l'école, car nous savons combien les stéréotypes y sont forts et perpétués. Notre nouvelle étude, qui paraîtra dans les prochains jours sur les manuels de lecture de cours préparatoire (CP) et qui analyse les représentations sexistes et sexuées, montre une nouvelle fois combien les enfants apprennent dès le plus jeune âge les inégalités. En avant-première, je peux donc vous dévoiler que les seules carrières professionnelles qui s'offrent aux femmes, selon ces manuels, sont… maman et princesse !
Nous voyons bien que les mentalités doivent évoluer, et les pratiques professionnelles dans l'éducation se modifier. Éduquer, c'est donc sensibiliser aussi bien les jeunes que les adultes.
C'est dans ce cadre que le concours « Ton court pour l'égalité » a été pensé. Mobiliser la jeunesse, mobiliser les étudiantes et les étudiants sur ces questions est un enjeu important, d'abord parce que nous voulons leur permettre de s'exprimer et de transmettre à leur tour une culture de l'égalité, mais aussi parce qu'il est toujours judicieux d'écouter leur vision du monde.
Les nombreuses créations que nous avons reçues et celles qui seront primées ce soir sont autant d'outils qui vont permettre de sensibiliser, d'ouvrir le débat et defaire réfléchir. La forme d'un film est d'autant plus forte qu'elle incarne un projet commun dans lequel de nombreuses personnes sont impliquées (acteurs et actrices, techniciennes et techniciens, spectateurs et spectatrices…) et peuvent à leur tour diffuser une culture de l'égalité.
Le prix « Ton court pour l'égalité » est aussi un projet commun dans lequel je suis heureuse de voir des partenaires impliquées et dynamiques. Porté à la fois par le Comité France d'ONU Femmes dans le cadre de la campagne He for She, par le Centre Hubertine Auclert, institution régionale de ressources pour l'égalité femmes-hommes, ainsi que par l'université Paris Diderot, dynamique sur ces questions, que je tiens à remercier à nouveau, ce concours est parti pour s'inscrire durablement dans le paysage audiovisuel, surtout s'il est soutenu par des partenaires engagés.
J'en profite donc pour remercier le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh), avec qui nous travaillons régulièrement sur de nombreux sujets et qui participe, comme nous, au groupe de travail initié par ONU Femmes France sur l'implication des hommes dans le féminisme et l'égalité entre les femmes et les hommes.
Je remercie aussi le Festival international des droits de l'Homme de Paris, qui bien qu'ayant le terme « homme » dans son titre, contribue au rayonnement des idées et des valeurs de l'égalité entre les femmes et les hommes. Un évènement est d'ailleurs prévu en 2016, au carrefour des droits humains et des droits des femmes. Enfin, je remercie le groupe Generali, qui soutient financièrement notre prix et permet de lui donner une attractivité plus forte, tout en permettant de renflouer les bourses étudiantes encore trop souvent trop vides aujourd'hui.
Ce soir, au travers de cet évènement, nous assistons à une belle dynamique qui associe acteurs et actrices de la vie civile, institutionnelle, politique et professionnelle. Cette synergie, nous la construisons au quotidien, vous la construisez au quotidien, et nous travaillons ensemble pour qu'elle se développe et se répande à tous les niveaux de la société.