Actuellement, en France et au-delà de nos frontières, l'expertise scientifique, dont nous avons pourtant besoin pour prendre de bonnes décisions, est remise en cause, à moins que l'on n'y mêle une expertise d'usage. Certains grands organismes scientifiques ont ainsi évolué en ce sens au cours des dernières années. Je souhaiterais donc savoir comment vous associez à vos recherches l'expérience du terrain de nos concitoyens.
Au reste, rien n'irrite plus ces derniers que des expertises qui se contredisent. Or, on est frappé par la multiplicité des organismes que compte notre pays dans le domaine environnemental : outre l'IRSTEA, on peut citer l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), l'ONEMA, etc. Comment travaillez-vous avec ces différentes agences ?
Par ailleurs, je regrette le temps où l'ensemble des agriculteurs participaient aux réunions de vulgarisation, manifestant ainsi leur appétence pour la connaissance des nouvelles techniques. Les rapports entre agriculture et environnement, agriculture et santé, nécessiteraient que l'on renoue avec cette vulgarisation. Vous qui avez travaillé au cabinet de différents ministres de l'agriculture, pourriez-vous nous faire part de votre avis sur le sujet ?
Enfin, les nouvelles technologies – je pense, par exemple, à la sémiochimie – permettront-elles, selon vous, de réconcilier agriculture, développement et environnement ?