Intervention de Général Grégoire de Saint-Quentin

Réunion du 1er juin 2016 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Grégoire de Saint-Quentin, commandant du commandement des opérations spéciales :

Avec les forces conventionnelles, de mon point de vue, les relations sont désormais bonnes, même si dans le passé nous avons pu rencontrer des difficultés sur certains théâtres d'opérations. En tout état de cause, les opérations spéciales ne seraient pas aussi efficaces sans le soutien des forces conventionnelles, notamment dans la bande sahélo-saharienne. On pourrait donner de nombreux exemples de cette bonne coordination entre les forces spéciales de la mission Sabre et les forces conventionnelles de l'opération barkhane. Ainsi, le soutien médical de la force Sabre s'appuie sur les moyens de Barkhane, ne serait-ce que pour permettre aux forces spéciales d'utiliser leurs propres hélicoptères pour d'autres aspects de la mission. Autre exemple : les forces spéciales ne seraient pas aussi agiles sans capacités logistiques des bases relais de Brakhane. De même, il n'est pas rare que Barkhane prête ses machines en cas d'indisponibilité des hélicoptères de Sabre. Il y a également un partage permanent du renseignement. Forces conventionnelles et forces spéciales sont ainsi parfaitement complémentaires, et chacun déploie le maximum de ses capacités sans friction.

S'agissant du service action de la DGSE, le commandement des opérations spéciales entretient de bonnes relations avec ce service, sans pour autant qu'elles soient aussi étroites qu'avec les forces conventionnelles. En effet, ce service a pour coeur de métier des opérations clandestines dont, par nature, nous n'avons pas à connaître. La question renvoie en réalité à la place que prennent désormais les forces spéciales, aujourd'hui bien comprise : notre pays a besoin d'une capacité d'action agile et réactive pour agir contre un terrorisme lourdement armé, comme celui d'AQMI ou encore Daech qui possède une véritable armée terroriste. Contre un tel ennemi, il faut des capacités à la fois robustes, à faible empreinte et capables d'interagir avec d'autres composantes de nos forces ; or, les forces spéciales, ce sont 4 000 personnels, plusieurs dizaines d'hélicoptères et des capacités aériennes permanentes : ces moyens ne sont pas du même ordre que ceux, du service action qui ne répond pas aux mêmes finalités.

Concernant nos alliés, il y a en effet une « communauté des forces spéciales ». L'OTAN organise d'ailleurs deux séminaires par an concernant les forces spéciales ; de même, la semaine dernière, j'étais aux États-Unis à un salon d'équipement spécialisé sur ce sujet. Ce type d'événement se multiplie à mesure que nos besoins sont de plus en plus pris en compte par les industriels. Nous avons-nous même notre propre séminaire, le SOFINS qui se tient près de Bordeaux. Ainsi, nous nous connaissons, et nous sommes tout à fait en mesure de partager des informations ou des appréciations concernant nos équipements. C'est un réseau informel, mais il fonctionne bien.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion