Intervention de Général Grégoire de Saint-Quentin

Réunion du 1er juin 2016 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Grégoire de Saint-Quentin, commandant du commandement des opérations spéciales :

Tout à fait, et ces échanges ne datent pas des actions terroristes à grande échelle telles qu'on les connaît depuis deux ans. Le partenariat le plus ancien concerne le GIGN, qui travaille avec la marine nationale – et donc avec les commandos marine – sur toutes les questions de contre-terrorisme maritime, c'est-à-dire la capacité à reprendre de vive force un navire tombé aux mains de terroristes aux abords de nos côtes. Il s'agit d'un domaine qui est travaillé depuis au moins 20 ans. La marine nationale fournit évidemment ses commandos, mais également les porteurs, les hélicoptères, en somme tous les moyens nécessaires à une véritable opération militaire.

S'agissant des interventions à terre, si malheureusement on constate que les personnes qui nous ont attaqués en novembre dernier provenaient de zones de combat au Levant, je pense néanmoins que la situation sur les théâtres d'opération est différente de la situation en France en termes de préparation et d'exécution opérationnelles. Les forces spéciales sont sélectionnées et entraînées à opérer dans un milieu dégradé. Or, malgré la situation difficile provoquée par les attaques de novembre, il y a sur le territoire national toute une infrastructure, des moyens – à l'image du SAMU et des hôpitaux –, des forces de police et de gendarmerie qui peuvent soutenir l'action des forces d'intervention. Sur les théâtres extérieurs, nous nous trouvons dans une situation beaucoup moins favorable, beaucoup moins sécurisée et dans un milieu beaucoup moins « permissif ». Cela oblige à penser les choses différemment, en étant capable de gérer l'incertitude : c'est l'ADN des forces spéciales. Néanmoins sur les matériels et les modes opératoires terroristes pour lesquels nous avons une expérience certaine, nous échangeons avec le RAID et le GIGN et nous échangeons bien.

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