Il faut donc s'intéresser à l'objectif de la formation. Nous avons une vision émancipatrice de la formation, qui ne doit pas se limiter à rechercher l'adaptation au poste de travail ou l'adéquation entre l'offre et la demande de travail – même si c'est indispensable. Nous ne pouvons pas parler de formation lorsqu'il s'agit de former un jeune possédant un bac + 5 au métier de caissier dans un grand magasin. Nous n'adhérons pas à la vision souvent partagée – et caricaturale – selon laquelle la formation ne va pas nécessairement à ceux qui en ont le plus besoin. La formation professionnelle n'est pas l'alpha et l'oméga de la lutte contre le chômage.
Pour ce qui concerne l'Unedic, les fonds de l'assurance chômage n'ont jamais été gérés par les salariés : ils l'ont toujours été de manière paritaire. C'est même en créant l'Unedic que l'on a « inventé » le paritarisme ; c'est après avoir été mis en place à l'Unedic qu'il est devenu le mode de gestion de la sécurité sociale. Pour autant, nous sommes prêts à considérer que les organisations syndicales sont aptes à gérer des fonds qui sont à destination exclusive des salariés, mêmes s'ils ne sont pas exclusivement issus du travail des salariés. L'idée selon laquelle il y aurait des cotisations venant des salariés et des cotisations venant des employeurs est trompeuse : personne n'a jamais vu un employeur faire un chèque tiré sur son compte personnel pour s'acquitter des cotisations dites « employeur ». Toutes les cotisations sont assises sur la richesse créée par l'entreprise, richesse qui est produite par le patron et par les salariés.
Enfin, nous ne sommes pas favorables à un syndicalisme de service, qui correspond à un modèle de gestion pratiqué dans certains pays nordiques. Ce n'est pas parce qu'un salarié n'adhère pas à une organisation qu'il ne doit pas bénéficier des avantages globalement acquis. Pour autant, cela n'empêche pas les organisations représentatives de gérer ces fonds.