L'étude du modèle suédois, pourquoi pas ? Mais c'était l'idée de fond qui était importante. Depuis longtemps, nous proposons ce qui s'appelle la « sécurité sociale professionnelle ». Le fait d'avoir choisi ces termes est assez parlant. C'est davantage ce modèle-là qui pourrait se construire sur un socle de garanties universelles. Encore faut-il débattre de ce socle.
Lors d'une précédente audition, notre camarade était intervenue sur ce qu'elle avait appelé la « troisième voie », c'est à dire le tripartisme. Elle avait en fait cité un exemple particulier – celui d'une « maison commune » des régimes de retraite –, mais il n'est pas sûr que toute solution soit bien adaptée à chaque problème. En l'espèce, notre camarade avait évoqué l'intervention des organisations de salariés, des organisations patronales et des parlementaires.
La question se pose de la même manière pour la sécurité sociale professionnelle. Nous avons des propositions, mais certaines sont peut-être hors du champ de notre discussion, comme la réduction du temps de travail. En ce qui concerne la formation des chômeurs, l'attention doit se porter moins sur ceux qui sont hors de l'emploi, mais en ont déjà eu un, que sur ceux qui n'ont pas encore connu l'emploi bien qu'ils soient diplômés ou qu'ils sortent de formation : ajouter de la formation à ces personnes, déjà bien formées, y compris au regard des savoir-faire, ne sert pas à grand-chose alors qu'ils ont déjà du mal à trouver des débouchés sur la base de leurs formations actuelles, qui sont déjà d'un niveau élevé. Donc la formation doit bien bénéficier à tous, mais il ne faut pas que cela dérive : ce n'est pas parce que l'on est confronté à un problème d''emploi qu'il faut nécessairement y répondre par de la formation. On y répond surtout en ouvrant des portes et en cherchant des politiques qui permettent d'accéder à l'emploi.
Comment gérer un accord que nous n'avons pas signé ? C'est le principe même de la négociation que de se mettre autour d'une table pour discuter et de prendre acte du fait que ce ne sont pas nécessairement nos propositions qui sont validées. On les combat par des arguments et des propositions – lorsque la CGT signe un accord d'entreprise, c'est sur la base de ses propositions et de la réponse aux revendications qu'elle porte au nom des salariés qu'elle représente. Mais une fois que c'est fait, il faut continuer à avancer : on peut chaque jour essayer d'améliorer les choses, même ce qui a été signé ; on peut même, parfois, essayer de revenir en arrière pour obtenir mieux.