Intervention de Marie-Françoise Clergeau

Séance en hémicycle du 1er février 2013 à 9h30
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Françoise Clergeau, rapporteure pour avis :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je veux revenir sur un argument de nos collègues de l'opposition, que nous entendons depuis plusieurs jours et qui consiste à tout ramener au fait biologique.

Cet argument, sous couvert de preuves scientifiques et génétiques, ne sert en fait qu'à disqualifier par avance toute parenté homosexuelle. Le raisonnement est simple : pas de parenté homosexuelle puisque pas de lien génétique possible avec les deux parents.

Heureusement que l'adoption permet de devenir parents sans engendrer l'enfant ; heureusement que la procréation médicalement assistée permet de devenir parents, en bénéficiant d'un don anonyme ; heureusement que la présomption de paternité rend inutile le test de paternité à la naissance de chaque enfant.

La famille ne peut être limitée au lien biologique : elle se construit aussi avec des liens sociaux. La part des uns et des autres peut varier, et l'a toujours fait, mais ces deux types de liens ont toujours existé. Les familles homoparentales servent de révélateurs à ce double lien, en venant contredire par leur existence l'idéal de la preuve unique fondée sur la seule donnée génétique et scientifique.

Les familles homoparentales ne peuvent pas raconter d'histoires et faire croire que les parents sont les géniteurs. Elles révèlent – et sans doute est-ce cela qui est insupportable à certains – comment le social fonde également la parenté et vient servir l'intérêt de l'enfant. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe SRC.)

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