J'ai trois remarques. Premièrement, un collègue a mentionné les marchés que le sport pourrait nous apporter, mais il faut le faire dans le cadre d'une diplomatie globale. S'agissant par exemple de la Russie, je fus ministre des transports et nous étions particulièrement bien avancés dans les négociations concernant les trains à grande vitesse Moscou-Kazan. En plus, celui qui co-présidait avec moi le dialogue franco-russe était le président de la SNCF. Mais au moment où les sanctions sont tombées, nous avons perdu le contrat et les Russes sont allés voir les Chinois. Le sport peut être un élément mais il doit s'inscrire dans un ensemble cohérent.
Deuxièmement, je regarderai votre rapport avec attention, mais il est vrai qu'aujourd'hui certains États se servent du sport de manière encore plus prononcée que la Russie ou les États-Unis, et c'est notamment le cas du Qatar. Le Qatar prend par exemple la suprématie concernant la retransmission sportive. Le pays a maintenant son propre club dans la plupart des divisions footballistiques européennes, il y a par exemple un club qatari dans la première division française et espagnole. Je crois que cet État, omniprésent sur tous les événements sportifs, représente politiquement plus de danger que la Russie ou les États-Unis. En parlant avec les dirigeants qataris, on se rend compte qu'ils ont clairement identifié le sport comme l'un des de éléments clés de leur stratégie à l'international, en plus du domaine des transports aériens.