Merci pour ces présentations très intéressantes. Comment expliquez-vous, si tant est qu'on puisse l'expliquer, ou tout au moins comment analysez-vous, en tant que chercheurs, la violence des vidéos dont des extraits ont été diffusés par l'association L214 – à l'origine de la création de la présente commission d'enquête ?
Ensuite, l'évolution du statut de l'animal a-t-elle influencé le droit des animaux au sein des abattoirs ? Je fais référence à ce paradoxe selon lequel on prend mieux en compte le droit des animaux domestiques alors qu'on assiste à une forme de déconsidération des animaux de rente. Que pensez-vous de ce paradoxe ? Le jugez-vous avéré ?
Enfin, madame Rémy, pensez-vous que les ouvriers sont assez sensibilisés à la question du bien-être animal ? Quand nous avons visité de façon inopinée des abattoirs, nous avons interrogé les ouvriers travaillant au poste de tueur sur le fait de savoir s'ils souhaitaient être affectés à une autre tâche et, régulièrement, ils répondaient par la négative. Pensez-vous qu'à défaut d'un roulement qui, donc, pour des raisons diverses, n'est pas toujours souhaité, on devrait procéder à un suivi personnalisé de ces ouvriers ? Ils n'occupent en effet pas un poste comme les autres, un poste qui n'est anodin ni physiquement ni moralement.